La pollution de l'air par les voitures, est-ce grave, docteur? Et la
pollution radioactive? Et les plantes génétiquement modifiées? Hier, à l'Institut de France, l'Académie des sciences et l'Académie de médecine tenaient séance commune sur le thème «environnement et santé», qui connaît une mode fulgurante après des années de mépris absolu (lire encadré). Tombant tout juste pendant la Semaine de la science, où s'ouvrent au grand public les portes de dizaines de laboratoires, la «mission» car cela y ressemble est explicite: éclairer le peuple, qui s'inquiéterait à tort. «Il n'y a pas de proportionnalité entre les risques sanitaires [dus aux nouvelles technologies et les réactions du public», se lamente ainsi Maurice Tubiana, médecin et fervent partisan du nucléaire, coorganisateur de cette réunion avec Charles Pilet, président de l'Académie de médecine (lire interview ci-contre). Si le public s'inquiète, c'est la faute des journaux, de la «désinformation» et du manque «d'éducation», soutient Tubiana.
Contre-offensive.Face à l'émotion suscitée par les «affaires» de la vache folle au sang contaminé en passant par les organismes génétiquement modifiés et les poulets à la dioxine , assisterait-on à la contre-offensive scientifique" ou plutôt scientiste? Avec appui politique, si nécessaire. En témoignent les propos du ministre de la Recherche, Claude Allègre, le mardi 12 octobre, lors du lancement de la Fête de la science (1): «Je suis très soucieux devant la montée de l'irrat