Menu
Libération
Interview

«L'arbre comme principe sacré».

Article réservé aux abonnés
publié le 19 octobre 1999 à 1h15

Michel Barbaza, 53 ans, qui arpente les Pyrénées et leurs traces

préhistoriques cachées depuis de nombreuses années, se réjouirait presque que le mésolithique ait été une «période délaissée». Pour des chercheurs comme lui, tout ou presque restait à découvrir, même s'il y eut quelques précurseurs, tel «Edouard Lartet, qui trouva, vers 1860, des escargots et des charbons». Longtemps, «on n'a pas su trouver les sites» dans des zones de plaines et d'estuaires, ou alors en montagne. Les fouilles de ces dernières années, de la Drôme au Danemark, du Portugal à l'Ukraine, ont peu à peu remédié au manque de données, mais «bien des sites ne sont toujours pas recensés», insiste Barbaza.

On a retrouvé des escargotières spectaculaires, notamment dans les Pyrénées. De quoi s'agit-il?

Ce sont des milliers, voire des millions de coquilles d'escargots que l'on retrouve accumulées en nappes pouvant atteindre plusieurs mètres d'épaisseur. On en a découvert une cinquantaine dans les Pyrénées. Il s'agit d'escargots jaunes, un peu plus petits que ceux que l'on appelle aujourd'hui les «petits-gris». Ce qui frappe, c'est que les nappes ne sont pas stratifiées, il n'y a pas de décalage, de rupture, ce qui montre que l'accumulation a eu lieu vite. Evidemment, on s'est demandé pourquoi tant d'escargots avaient été ramassés. Peut-être les hommes du mésolithique en ont-ils fait une consommation différée. Il m'est arrivé de voir, de nos jours, dans certaines épiceries africaines, des escargots que l'on avai