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La tête et le ventre.La grossesse et l'activité physique dopent la mémoire"" chez les rates.

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par Pauline LENA
publié le 16 novembre 1999 à 1h43

Biberon à 9 h, mettre suppositoire à 11 h 30 avant d'aller chercher

le grand frère à l'école, acheter lait 2e âge, steaks hachés et pommes, penser rendez-vous chez l'ORL à 18 h. Nul doute, la maternité semble être un formidable stimulant pour la mémoire et l'apprentissage, vu les obligations qu'elle crée" Pourtant, certains chercheurs se demandent si les stimuli extérieurs sont suffisants pour forcer un certain bouillonnement des neurones ou si agissent des facteurs physiologiques internes.

Selon Craig Kinsley (université de Richmond, USA) (1), les hormones produites pendant la grossesse et la lactation peuvent justement jouer un rôle dans l'amélioration de la mémoire. Du moins chez les rates. Selon des publications précédentes dont il se sert comme base, les hormones stéroïdes, et notamment l'oestradiol qui grimpe en flèche pendant la grossesse, favorisent la formation d'extensions neuronales. Augmenter les connexions entre neurones, c'est favoriser les processus de mémorisation et d'apprentissage.

Stimulations. Pour sa démonstration, le neurobiologiste a comparé des rates vierges à des rates ayant déjà eu au moins deux portées. Placées dans un labyrinthe, ces dernières trouvent la porte de sortie deux fois plus souvent que les femelles nullipares dans les six premiers jours d'expérience. Deuxième essai: des rates (vierges, ayant eu des petits) d'une autre race doivent trouver de la nourriture. Résultat: les mères naturelles (ou adoptives) sont aussi deux fois plus rapides que