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Libération

Le satellite-espion pour tous. Sueurs froides chez les militaires. Les nations doivent repenser leur stratégie d'observation.

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publié le 16 novembre 1999 à 1h43

Des photos de satellites-espions en vente libre! Hélios 1 A, le

satellite-espion des militaires français, et Ikonos, le satellite d'observation de l'américain Space Imaging (lire ci-contre), ont un point commun: ils sont tous deux capables de distinguer au sol des objets d'un mètre, de jour et par temps clair. Mais ils ont une grande différence: les images du premier sont classées secret défense, alors que celles du second seront en vente libre dès le mois de janvier. Alors que la France s'apprête, début décembre, à mettre en orbite depuis Kourou (Guyane) Hélios 1 B, le satellite jumeau de Hélios 1 A, l'arrivée sur le marché d'opérateurs privés bouleverse la donne et donne des sueurs froides aux stratèges. Large champ. Depuis leur apparition dans les années 70, les satellites d'observation civils étaient limités à une résolution de l'ordre de dix à vingt mètres, que ce soient les Landsat américains ou les Spot français. Ce qui a fait naître un marché de l'image satellitaire «à large champ» (60 km sur 60 km), surtout utilisée pour établir des cartes, surveiller les espaces naturels, contrôler le respect des jachères par les agriculteurs européens. Mais, même Spot Image, qui capte plus de la moitié du marché mondial, ne peut espérer des recettes correspondant à l'investissement initial (environ 1,5 milliards de francs pour Spot-4).

Offensive. En dessous de dix mètres, on pénétrait dans le domaine militaire, un peu comme si, en matière d'appareils photo, les téléobjectifs de p