Avec une hausse réelle de 1,07% du budget civil de recherche de l'an
2000, «le gouvernement choisit de ne réinvestir que très partiellement les dividendes de la croissance dans l'effort de recherche». Cette formule polie débouche sur une sérieuse accusation: «La dépense intérieure de recherche et de développement s'éloigne de celle d'autres nations développées et, cette tendance persistant depuis bientôt plus de dix ans, l'écart est maintenant critique et peut conduire dans un avenir proche à une récession scientifique.» Ce propos sévère, qui jette un nouveau pavé dans la mare au sujet du budget de la recherche (BCRD) (lire Libération du 9 novembre 1999), c'est le Conseil supérieur de la recherche et de la technologie (CSRT), peu connu pour sa virulence, qui le tient dans son Avis sur le BCRD 2000 remis tout récemment au ministre. Cette instance, destinée à conseiller le gouvernement, rassemble des scientifiques, des industriels, des représentants syndicaux et des personnalités directement nommées par le ministre, telle la vice-présidente Claudine Laurent, ancienne membre du cabinet du ministre de la Recherche, Claude Allègre.
Comparaisons. De fait, l'analyse du CSRT est largement confirmée par les comparaisons internationales. En 2000, la part du produit intérieur brut consacrée à la recherche devrait passer en France sous la barre des 2,2%, inférieure à ce qu'elle était en 1991 (2,41%) et nettement en dessous de l'effort des Etats-Unis (2,43), du Japon (2,92), de l'Allemagn