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Libération

Le verre d'eau de mer est amer.Les rejets de sel et de produits chimiques du dessalement polluent.

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publié le 16 novembre 1999 à 1h43

Las Palmas envoyée spéciale

Les «dessaleurs» sont peut-être discrets, mais ils sont conscients d'être les fers de lance d'un business d'avenir. La semaine dernière aux Canaries (Espagne), sur l'île très urbanisée de Gran Canaria qui ne boit pratiquement que de l'eau de mer (traitée), l'European Desalination Society (EDS) tenait conférence sur le thème «Dessalement et environnement». Cinquante ans d'expériences commencent tout juste à déboucher sur un constat légèrement ennuyeux: même quand on fait de l'eau fraîche et pure, on pollue!

Autocongratulation. Avant de s'étendre sur ce grave défaut, les congressistes venus du monde entier (des Etats-Unis aux Emirats arabes, de la Corée à l'Azerbaïdjan, en passant par toute l'Union européenne) ont commencé par se congratuler: les hommes manquent d'eau douce? La situation empire avec la pollution et le réchauffement climatique? Pas de problème: l'eau salée, qui représente 97% de l'élément liquide sur la terre, ne demande qu'à être transformée.

L'alternative a longtemps fait rêver, mais on la croyait réservée aux seuls pays du Golfe persique, riches au point d'avoir réussi à arroser le désert (60% du dessalement mondial est encore l'apanage du Golfe). Pourquoi fallait-il être riche pour être dessalé? Parce que la distillation ­ seule technique possible au début ­ nécessite une énergie considérable. Ces pays avaient justement davantage de pétrole que d'eau douce! Aujourd'hui, la distillation n'est plus la seule méthode possible, même si