Jupiter la planète géante, pas le Dieu a beau être son objet céleste préféré, nulle trace chez elle de folie des grandeurs. Avec sa frange brune, son duffle-coat bleu marine et son écharpe blanche, cette jeune grand-mère de 53 ans, qui va chercher sa petite- fille au centre aéré de l'observatoire de Meudon, avant de déposer son visiteur à la gare du coin, ne fait pas dans l'esbroufe. Toute directrice qu'elle soit du département spatial (Despa) de l'observatoire depuis 1992, ainsi que médaille d'argent du CNRS, remise officiellement il y a trois semaines à «une des principales figures de la planétologie française».
Thérèse Encrenaz lâche dans un rire: «de A à Z, j'ai eu du bol». Du registre personnel «naissance à Lille très bien reçue, juste après la guerre, troisième après deux frères» au professionnel : «J'ai été partout où j'ai eu envie d'aller.» Comprendre qu'elle a aussi bien pu ausculter sous le nez les nuages de sa planète préférée, que l'observer quand une comète (Shoemaker-Levy 9) lui est tombée dessus en 1994, décider d'aller visiter une autre comète (Rosetta) dans quelques années, que dévoiler les secrets de Halley (1986), les atmosphères de Mars, Uranus ou Neptune (en octobre dernier). En d'autres termes, Thérèse a piloté toutes sortes de manips ultraréussies à bord de multiples sondes ou télescopes spatiaux qui ont eu l'amabilité d'être performants.
Ainsi, Galileo. Cette increvable sonde, lancée en 1989, et toujours en or