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Libération

L'écologie dans la guerre.Les ONG peinent à faire respecter la réserve.

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publié le 30 novembre 1999 à 1h29

Il peut paraître choquant de s'occuper de chimpanzés dans un pays en

guerre, où vivre égale survivre. Alors que la communauté internationale se montre d'une indifférence effarante face au conflit qui mine ce pays, les ONG continuent tant bien que mal à intervenir: pour elles, la préservation des animaux menacés va de pair avec celle, plus globale, de la région et de ses habitants. Ici, à Conkouati, parc naturel de 500 000 hectares avec forêt tropicale, lagunes, mangroves, savane le long du littoral atlantique, les habitants vivent de chasse, de pêche et de cueillette, leur seule viande est la «viande de brousse» ­ antilopes, oiseaux, singes. Ici cohabitent tortues marines, lamantins, éléphants, gorilles, crocodiles" Mais la déforestation, le braconnage et la pollution due à l'exploitation pétrolière off-shore menacent l'équilibre écologique. Si la forêt continue de disparaître avec sa faune, les habitants en seront réduits à aller grossir les rangs des chômeurs à Pointe-Noire ­dont la population est passée de 500 000 à 750 000 habitants (estimations)ces dernières années.

Combats. Un financement de la Banque mondiale a permis depuis 1994 à l'UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) et à Help de protéger le site: de nouveaux élevages ont été lancés, des gardes forestiers embauchés pour lutter contre le braconnage. Mais le gouvernement congolais joue sur deux tableaux. En paroles, il se dit très motivé par la protection de la région, il laisse donc les ONG et