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Libération
Interview

«La participation française est modeste». A Evry, Jean Weissenbach explore le chromosome 14.

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publié le 2 décembre 1999 à 2h11

Jean Weissenbach dirige le Génoscope, principal centre français de

séquençage génétique, installé à Evry (Essonne). Il est au coeur du Génopole, une sorte de genetic valley à la française, où se retrouvent laboratoires publics et privés ainsi que des sociétés de biotechnologie. Lionel Jospin doit s'y rendre vendredi.

Que signifie pour vous le séquençage du chromosome 22?

C'est la preuve que le grand projet «Génome humain» est en bonne voie. Curieusement, la longueur totale trouvée pour le chromosome 22 est inférieure de 20% à 25% à celle prévue. On ne saura qu'à la fin de l'an 2000 si l'erreur est de cet ordre pour l'ensemble de l'ADN humain.

Vous êtes chargé du chromosome 14, où en êtes-vous?

Nous avons déjà réalisé 40% du travail et de nombreuses séquences sont déjà sur des bases de données que les chercheurs peuvent utiliser gratuitement, comme c'est la règle pour tous les laboratoires qui coopèrent dans ce programme. J'espère que nous aurons fini vers la fin du printemps 2000.

Quelle part du génome humain ce chromosome 14 représente-t-il?

Environ 3%, et nous nous occupons des trois quarts du chromosome, le reste ayant déjà été séquencé. La participation française est donc modeste, même si elle est symboliquement importante. Lorsque nous sommes montés dans le train du séquençage du génome humain, il y a deux ans, il était en marche depuis plusieurs années. Une opération coup de poing ­ au plan financier ­ a permis à la France, dernière venue, de rattraper son retard technologi