C'est une grande première, la «première phase d'une révolution
biologique», écrit le journal britannique Nature, qui publie aujourd'hui la carte génétique complète d'un chromosome humain, le chromosome 22. Une liste gigantesque égrenant la série de molécules de base du morceau d'ADN (l'acide désoxyribonucléique, qui fait notre patrimoine génétique) qu'est ce chromosome. En d'autres termes, le déchiffrement de plusieurs dizaines de millions de «lettres» (53 millions de «paires de base»), permettant la lecture précise et approfondie d'un des 24 chapitres du livre de la vie (1). De quoi «accéder à la structure complète de tous les gènes [de ce chromosome, ndlr] ainsi que des protéines pour lesquelles ils codent», précisent les chercheurs. C'est-à-dire accéder à la connaissance du codage génétique très spécial, dissimulé au coeur de chacune de nos cellules et qui nous fait vivre nous donne telle ou telle couleur d'yeux ou de cheveux, nous prédispose à avoir telle taille, à résister ou à déclencher telle maladie" Course mondiale. Justement, cette connaissance des gènes doit faciliter le dépistage et le traitement des maladies liées aux erreurs de «codage». Cet événement international a donné lieu hier à pas moins de trois conférences de presse, à Londres, à Washington et à Tokyo, le pilotage de la recherche étant assuré au Royaume-Uni par Ian Dunham, du centre Sanger de Cambridge (Campus Génome de la fondation privée Wellcome Trust, avec soutien financier des National Institute