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Libération

Le crépuscule des fleuves. La Commission mondiale sur l'eau s'alarme de la mauvaise santé de la plupart des grands fleuves mondiaux.

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publié le 7 décembre 1999 à 2h07

De la Chine aux Etats-Unis, de l'Inde à la Russie en passant par le

Moyen-Orient, plus de la moitié des fleuves mondiaux sont «actuellement dangereusement surexploités et pollués». Le constat émane de la Commission mondiale sur l'eau pour le XXIe siècle (1), qui a dévoilé, la semaine dernière, la substance d'un rapport destiné au grand forum mondial de l'eau, prévu en mars prochain aux Pays-Bas. Cette détérioration affolante des cours d'eau «dégrade et empoisonne les écosystèmes voisins, mettant ainsi en danger la santé et le gagne-pain de ceux qui en dépendent pour l'irrigation, les besoins domestiques et industriels».

Agonie. La liste est longue des fleuves mal en point, mais la Commission, présidée par Ismail Serageldin, vice-président de la Banque mondiale, en désigne une petite dizaine proches de l'agonie. Le plus détérioré semble être le fleuve Jaune, dans la région la plus agricole de la Chine, qui a été asséché dans ses parties basses durant 226 jours en 1997. Quelque 400 millions d'habitants vivent dans cette plaine arrosée par le fleuve Jaune et deux autres fleuves. L'irrigation y est vitale. L'eau fluviale faisant souvent défaut, les nappes souterraines sont fortement mises à contribution, à tel point que les fleuves ne se renouvellent plus.

Sans compter la très grave pollution due à l'industrie chinoise, démultipliée par la succession de barrages qui en empêche la dispersion. Au bout de cette chaîne de désastres, de graves problèmes de santé publique n'en finissent