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Libération

Les dessous virtuels de l'Hexagone. L'informatique permet de visualiser le sous-sol en 3D.

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publié le 7 décembre 1999 à 2h07

Lyon, envoyé spécial.

Voir sous la jupe des montagnes. Ou les dessous des plaines du Bassin parisien. Jouer avec les couches géologiques d'un site, comme avec les pièces d'un puzzle en trois dimensions. Simuler par ordinateur les conséquences du pompage d'une nappe souterraine. Prévenir des tunneliers qu'ils vont se heurter à une faille, remplie d'une eau dévastatrice" Ce qui n'était qu'un rêve de géologue devient aujourd'hui réalité, grâce au programme national GéoFrance-3D. «Il renouvelle fondamentalement l'imagerie, et donc l'investigation scientifique, du sous-sol», s'enthousiasme Patrick Ledru du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), à la tête de ce programme de 13 millions de francs par an (1), qui mobilise depuis 1995 plus de 200 géologues français (plus quelques italiens et allemands).

Tir sismique virtuel. Témoin de cette révolution, un petit coin alpin, vers Briançon, qui se dévoile sur l'écran d'un ordinateur, installé à l'école normale supérieure de Lyon où 130 géologues s'étaient réunis fin novembre (2). C'est un sous-sol passé au scanner qui apparaît à l'écran sous la forme d'un cube de quelques kilomètres de côté. L'ordinateur le manipule à la demande: voir la chaîne alpine par en dessous, effacer certaines formations géologiques pour mieux en discerner d'autres, faire apparaître des failles dans tout leur volume, simuler les résultats d'un «tir sismique» (3) virtuel" qui pourra être comparé à un tir réel. «Nous avons maintenant de tels modèles po