Sclérosé, cloisonné et mandarinal? En réponse aux accusations du
ministre de la Recherche Claude Allègre, Catherine Bréchignac, sa directrice générale, affirme que le CNRS bouge et met vigoureusement en oeuvre les directives ministérielles: priorité à la biologie, aux jeunes et à la valorisation économique.
Avec un budget stagnant, le CNRS peut-il encore avoir une politique scientifique?
Oui. Cette année, nous pouvons recruter 350 jeunes, soit 3% de nos effectifs, et 101 postes iront au seul département des sciences de la vie soit plus que l'Inserm (recherche médicale) , dont la plupart iront travailler sur le «post-génome», l'exploitation du séquençage de l'ADN. La deuxième priorité ira aux sciences de l'information, dont six postes pour la bio-informatique (analyse de l'ADN). De plus, des postes interdisciplinaires, comme à l'interface entre chimie et biologie pour les médicaments, vont être proposés. En termes de budget, ce sont les sciences humaines, avec une hausse de 13%, qui sont favorisées alors que les fonds pour la création de jeunes équipes passent de 39 à 43 millions en l'an 2000.
Vos effectifs étant stagnants, quelles disciplines les verront diminuer?
Surtout la physique nucléaire et des particules, ainsi que l'astrophysique. Mais certains domaines, comme la science des matériaux ou l'étude de la planète, seront privilégiés. Nous allons aussi faire un effort en faveur des nanostructures (notamment l'électronique moléculaire), terrain sur lequel nous sommes perfor