Pour les auteurs de l'ouvrage, le dossier de la «vache folle» est un modèle pour des conflits, controverses et alertes à venir: maïs transgénique, réforme de la politique agricole commune, élevage intensif de volailles ou de porcs" Pour résoudre les problèmes dus aux dioxines ou à l'effet de serre, il faut interroger un grand nombre de sources, émanant d'une multitude de réseaux (industriel, politique, de santé"), à la différence des problèmes où les risques sont plus clairement localisés (usines dangereuses, déchets nucléaires"). Il devient alors vital de démêler ces réseaux extrêmement hétérogènes, de retrouver des acteurs très éloignés les uns des autres, et de retracer les voies de contamination ou d'exposition: la traçabilité (comme celle mise en place pour la viande) devient une question centrale.
Mondialisation. Cette transformation s'accentue sous l'effet de la mondialisation de l'économie. «On assiste à une déterritorialisation du risque», précise Francis Chateauraynaud, un processus dont l'épidémie de sida a été l'un des signes dramatiques avant- coureurs. C'est ainsi que, notent les auteurs, lors de la crise de la vache folle, qui s'est ouvertement déclarée au niveau européen en 1996, l'alerte en France a pu être donnée grâce à deux réseaux de surveillance des épidémies créés au début des années 1990. Le premier, de vétérinaires, concerne l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), et le second, constitué de neurologues, la maladie de Creutzfeldt-J