En 2001, date du rendez-vous fixé par quelques terriens, s'ils doivent atterrir au milieu de ces hautes collines enchâssées jusqu'aux limites du désert mexicain, la visibilité, sûrement, sera bonne. San Diego et ses pollutions, suffisamment éloignés à l'ouest sur le Pacifique, et les pluies si rares tout au long de l'année concourent à des ciels le plus souvent très purs, idéalement dégagés pour des navires interstellaires. Et puis, au pied de la passerelle, rassemblés sous un pylône en acier portant l'inscription: «Welcome Space Brothers» (Bienvenue à nos frères de l'espace) il y aura les amis: Jack, programmeur en informatique, Frank et David, vendeurs, un demi-siècle de différence d'âge, William et Ronald, artisans touche-à-tout, Lane, musicienne, belle gueule de cinéma et intelligence aux aguets abrités sous un chapeau de paille informe. Et d'autres.
Celui qui s'avancera en premier vers eux s'efforcera de marcher bien droit malgré les ans. Né en 1921, Charles L. Spiegel, ex-homme d'affaires de Boston, analyste façon «thérapie psychique», ufologue (1) tendance cosmos en délire et authentique gentil vieillard, à la tête de l'improbable Uranius Academy of Science sise à El Cajon, bled paumé dans le sud de la Californie, a déjà décrit l'arrivée des vaisseaux venus de la planète Myton, amas des Pléiades, constellation du Taureau (2): «Il y en aura 33 avec chacun 1 000 occupants, ils vont s'emboîter les uns au-dessus des autres. Ce sera magnifique, grandiose.» Comme quelques mi