Las Vegas envoyé spécial
«J'avais 12 ans quand mes grands-parents Tom et Delta Thibault m'ont raconté ce qui leur était arrivé quelques années plus tôt au cours d'une nuit d'été. Ils se baladaient en voiture du côté de Reno (nord du Nevada, ndlr) pour prendre le frais et, sur le chemin du retour, ils ont soudainement aperçu dans le ciel une boule de feu qui se rapprochait d'eux à une vitesse folle. Ils se sont arrêtés et ont bien cru qu'ils allaient y passer mais, à la dernière seconde, la chose a effectué un virage à 90 degrés et s'est éloignée. Mon grand-père venait du Canada français et travaillait comme cow-boy. C'était un gars solide qui ne se laissait pas facilement impressionner. J'ai cru mes grands-parents et je me suis juré, si j'avais de l'argent, de poursuivre des recherches sur le phénomène des ovnis.»
Robert T. Bigelow a aujourd'hui 55 ans. A Las Vegas, ses hôtels-résidences trois étoiles, Budget Suites of America, ne trônent pas sur le Strip comme les Bellagio, Mandalay, Paris et autres palaces rococos couplés aux casinos géants, mais, avec plus de 14 000 chambres et 25 000 en construction dans les cinq prochaines années, c'est un homme qu'on prend très au sérieux dans les banques de la ville. L'été dernier, le Wall Street Journal, la bible quotidienne du business, lui a consacré un long article, sorte de reconnaissance officielle de sa spectaculaire réussite soutenue pour beaucoup d'une révélation surprenante: quand il ne dirige pas ses affaires, plutôt à la dur