Entre «voulez vous devenir millionnaire?» et le «show de machin et machine», un nouveau genre d'émission fait désormais son trou dans les grilles des networks et des chaînes câblées américaines: «est-ce bien votre père, votre fils, votre soeur, votre tante"?» La recette est simple et génétique: les divers partenaires intéressés par la question fournissent des échantillons de sang ou de salive à la chaine de télévision. Cette dernière sous-traite l'analyse de l'ADN à un laboratoire et la mise en scène des réponses donne lieu à un spectacle étrange, mi-familial, mi-trash, avec un suspense bidon qui fait exploser l'Audimat. Ces shows constituent aujourd'hui aux Etats-Unis la forme la plus caricaturale, heureusement bénigne, du «genohype». Autrement dit de cette «folie du gène», déferlante du «tout génétique» comparable aux emballements pour le «tout nucléaire» dans les années soixante. «Le "genohype est le produit d'affirmations déjà anciennes selon lesquelles notre destin est contenu dans nos gènes, comme de déclarations plus récentes qui sur la base des dernières découvertes, suggèrent que l'on peut détecter ou minimiser les maladies héréditaires», explique Neil Holtzman, inventeur du concept. Peu de gens aux Etats-Unis sont mieux placés pour apprécier la nature et l'importance du phénomène. A Balimore, avec quelques autres scientifiques, Holtzman élabore la politique génétique de l'hopital Johns Hopkins, une des plus prestigieuses institutions américaines de médecine et de r
Gènes, tests à gogo.
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par Alain LEAUTHIER
publié le 4 janvier 2000 à 22h10
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