Une bonne tempête et, hop!, on a le droit de polluer un peu plus.
Drôle d'idée? Pas tant que cela, comme pourrait le montrer le Premier ministre, lorsque, le 19 janvier, il présentera le programme français de prévention du changement climatique, élaboré par la Mission interministérielle de l'effet de serre (Mies). Les gigantesques ravages causés par la tempête à la forêt française obligent en effet la Mies à modifier ses chiffres in extremis. Car paradoxalement, les dégâts forestiers pourraient aider l'Etat à tenir plus facilement ses engagements internationaux de diminution de ses émissions de carbone (CO2 et autres gaz), contractés dans le protocole de Kyoto. Et quoique l'Adème (1), dans un souci politique de décence, refuse de communiquer le moindre chiffre sur les estimations en cours, les calculettes des économistes de l'environnement galopent.
Puits de carbone. Selon la Convention sur le climat, la France doit revenir en 2010 au même niveau d'émission de gaz à effet de serre qu'en 1990. L'industrie, le bâtiment, le secteur des transports, ainsi que d'autres branches d'activité, vont devoir sérieusement réduire leur consommation d'énergie. Mais l'accord de Kyoto prévoit une sorte d'équivalent à la diminution des émissions de gaz: la création de «puits de carbone», autrement dit la plantation de forêts. Car les arbres, lorsqu'ils sont en croissance, absorbent davantage de C02 par la photosynthèse qu'ils n'en produisent par la décomposition végétale. A la différence d'une f