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Libération

La chaîne ADN du chêne Grâce à la génétique, on peut retrouver la provenance d'un arbre.

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publié le 18 janvier 2000 à 21h53

Bordeaux envoyée spéciale

Alaboratoire de génétique de l'Inra, les catastrophes naturelles ont souvent servi de leçon. La dernière tempête est la troisième catastrophe à ravager la forêt landaise depuis la Seconde Guerre mondiale. En 1949, les incendies détruisent 300 000 hectares. «Après 49, explique Antoine Kremer directeur du laboratoire, pour reconstituer la forêt, il a fallu beaucoup de graines, nous en avons importé d'Espagne, du Portugal" Or en 1985, deuxième catastrophe, une vague de froid terrible, jusqu'à ­ 24°, a provoqué le gel de 60 000 hectares sur le million que compte le massif landais. Nous avons constaté que les graines d'origine portugaise résistaient moins bien au froid. Aujourd'hui, il existe des tests qui, à partir de l'ADN d'un arbre, permettent de dire de quelle origine il est. Une expertise est imposée par la réglementation: en France, on n'a plus le droit de reboiser à partir de graines d'origine portugaise.»

A côté de ses expériences sur le pin, depuis quelques années, le laboratoire concentre ses efforts de recherche sur le chêne. Ses travaux génétiques, menés au niveau européen, sont très novateurs. Avec des pollens fossiles, les chercheurs ont notamment reconstruit l'espace géographique du chêne. Il y a 15 000 ans, il occupe le sud de l'Espagne. 9 000 ans plus tard, on le trouve pratiquement partout. Rien d'étonnant, cette occupation du sol reflète bien le climat: fin de l'époque glaciaire puis réchauffement.

Aujourd'hui, pour établir la carte gé