Quand Yézéquiel Ben Ari déménage de Paris à Marseille, il ne part
pas sans ses statues et les quarante chercheurs de son laboratoire. Et tous rallient le mont Puget, à proximité des calanques marseillaises (1), pour s'installer dans le futur Institut de neurobiologie de la Méditerranée (Inmed). «Adossé à la roche, le bâtiment aura le style d'une villa, avec patio intérieur et structure sur pilotis», promet Yézéquiel Ben Ari, 56 ans, stature élégante et barbe plutôt sel. Il aurait pu être architecte, il se serait même vu en «linguiste» (il parle quatre langues) ou en «sculpteur, si la muse avait été là». Mais ce directeur de recherche à l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) est devenu biologiste, spécialiste du cerveau. Et s'est taillé une double réputation, de scientifique et de grande gueule. De leader scientifique mais aussi d'animateur d'une équipe où les liens affectifs et professionnels sont si forts qu'ils lui permettent d'entraîner tout son monde dans son voyage. «Qui serait venu à Marseille sans lui?» s'interroge le neurobiologiste Gérard Charton. Une délocalisation peu habituelle, financée par l'Inserm (12 MF), la fondation norvégienne Saugstad (25 MF) et les collectivités locales. Un déplacement si inhabituel que l'administration, déroutée, n'a pas encore versé aux chercheurs et à leurs familles leurs primes de délocalisation" Parmi les dieux.«Ben», comme l'appellent ses collègues, assure «ne pas regretter Paris», même si c'est «la vi