Qui dirige la recherche britannique? La question peut se poser au
regard des accords, pour l'heure totalement inconcevables en France, liant les autorités du pays et le Wellcome Trust. L'acte fondateur de ce partenariat exceptionnel remonte au 13 juillet 1998. Gordon Brown, le chancelier de l'Echiquier, annonce que d'ici 2002 les deux parties injecteront, à parité de dépenses, 600 millions de livres (6 milliards de francs) dans les bâtiments universitaires, la construction de labos, etc. Objectif annoncé: «enrayer le déclin de la recherche nationale amorcé sous le précédent gouvernement» (Thatcher). De son côté, par la voix de son directeur Michael Dexter, le Trust fait savoir que son engagement financier ne doit pas «se substituer à celui de la puissance publique». La liste des priorités a été fixée d'un commun accord par un Joint Infrastructure Fund (JIF) sur la base d'une étude conduite dans tout le pays par un groupe d'experts de l'université de Manchester. Dans le lot, le Trust finance exclusivement ce qui relève du biomédical. Un an plus tard, les deux partenaires annoncent une rallonge de 320 millions de livres (3,2 milliards de francs). Cette fois, établissements et labos en quête d'argent ont été priés d'envoyer des projets. A ce jour, 45 ont été retenus dans 27 universités, allant de 750 000 livres (7,5 MFS) à 30 millions de livres (300 MFS). Pour éviter toute polémique sur une orientation «partisane» de l'investissement, les décisions ont été prises au sein d'un