Un monstre, mais vraiment très, très discret. C’est, selon l’annonce faite par l’astrophysicien américain Frederick Baganoff (1), la description du trou noir qui dormirait au centre de notre galaxie, la Voie lactée. Une conclusion émise sur la foi des observations de Chandra (2), «le Hubble des rayons X», vante la Nasa. Cet énorme télescope spatial mis sur orbite par une navette de la Nasa en juillet 1999 est capable de localiser très précisément les sources émettant ces radiations dures, produites par une matière chauffée à des millions de degrés. Ce qu’il a fait, en scrutant le centre de la Voie lactée, éloigné de plus de 20 000 années-lumière de la Terre, une région autour de laquelle tournoient les cent milliards d’étoiles de la Galaxie.
Dans cette région, a révélé Chandra, une source de rayons X coïncide absolument avec une célébrité du centre galactique: Sagittarius A* (SgrA*), la zone la plus brillante d'une nébuleuse d'ondes radio, située dans la constellation du Sagittaire et découverte dès 1932. En septembre 1998, Andréa Ghez (de l'Ucla, Californie) publiait une magnifique étude sur les mouvements de 200 étoiles, à proximité immédiate de SgrA*, réalisée avec le télescope Keck, installé sur le Mauna Kea à Hawaii. Verdict: elles tournent comme des folles, à 4,8 millions de kilomètres par heure, autour de SgrA*. Une simple application de la physique de Newton conclut à l'existence d'une masse de 2,5 millions de fois celle du Soleil, concentrée pratiquement en u