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Libération
Interview

«Les satellites assurent un suivi».Ils sont indispensables à la surveillance des zones critiques: glaciers, volcans, etc.

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publié le 1er février 2000 à 22h30

Question à Guy Duchossois, responsable de l'observation

de la Terre à l'Agence spatiale européenne (ASE) et qui fut à l'origine de ses deux satellites-radar ERS toujours en opération autour de la Terre.

Y a-t-il encore une place pour les satellites radar européens face à la carte topographique globale de la Nasa?

Le jeu de données homogènes que la navette va récolter est très intéressant. Il va permettre de disposer d'un état de référence unique. Mais, justement, rien n'est prévu pour recommencer l'opération régulièrement et donc étudier les changements dans la topographie. C'est là que les satellites automatiques ­ dont la mission essentielle n'est d'ailleurs pas la topographie et qui surveillent toute la planète, pôles compris ­ sont irremplaçables. D'autant qu'avec ERS-1 et ERS-2, nous disposons déjà d'au moins une paire d'images pour toute la Terre. Leur exploitation est délicate, car il faut éliminer toutes les variations dues à l'atmosphère. Mais pour suivre des zones critiques comme les glaciers, les volcans actifs, les affaissements de terrain, mesurer les modifications suite à un séisme ou cartographier le couvert végétal, il faut une couverture continue et pas un «one shot». Avec ERS, nous pouvons par exemple suivre la déforestation tropicale. Ou faire une carte des surfaces forestières détruites par les tempêtes de décembre dernier en Europe. Récemment, des scientifiques sont parvenus à déceler des mouvements verticaux de terrains inférieurs au centimètre. Nos satel