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Libération

Navette en service commandé. Durant onze jours, «Endeavour» va survoler la Terre et établir une carte en 3D d'une précision inégalée et d'un intérêt majeur pour le Pentagone.

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publié le 1er février 2000 à 22h30

Le «premier vol de navette du millénaire», dixit la Nasa, devait

commencer hier soir, mais une interruption du compte à rebours et la pluie semblaient devoir obliger l'Agence spatiale américaine à reporter le tir à aujourd'hui. Un léger retard sans conséquences comme les petits ennuis habituels, tuiles de protection thermique à inspecter ou caméras de surveillance de la soute qu'il a fallu changer lors des ultimes préparatifs. Tout cela ne devrait empêcher Endeavour, l'un des quatre fers à repasser volants de la Nasa, de s'arracher de Cap Canaveral (Floride).

Pour son premier vol de l'an 2000, la Nasa n'a pas fait dans le sensationnel. Pas d'astronautes en scaphandre pour visser les boulons d'un télescope spatial en panne. Pas de rendez-vous avec une station en construction ou en perdition. Pas de suspense scientifique. Non, la navette va se tourner dos vers la Terre et se contenter de la survoler, tranquillement, systématiquement, depuis une orbite particulièrement basse, à 233 kilomètres d'altitude. A bord, les six astronautes, commandés par le vétéran Kevin Kregel et le pilote de l'US Navy Dom Gorie, sont divisés en «équipe bleue et équipe rouge» et travaillent en 2 fois 12 heures, rendement oblige. Objectif: passer la planète au radar. Toute la planète? Presque. Toutes les terres émergées, entre 60° Nord de latitude et 56° Sud. Soit près de 80% des continents et la surface où vit 95% de la population mondiale. Résultat attendu: «la meilleure carte globale en trois dimensi