Décidé il y a une dizaine d'années, le décryptage complet du génome
humain pourrait être achevé avant l'été. Bill Clinton a lâché l'information mardi au détour d'une réunion électorale à Miami: «Dans deux mois nous annoncerons que le génome humain a été complètement séquencé et nous pourrons alors nous mettre au travail pour analyser la carte de la vie», a déclaré le président américain sous le regard attentif du Dr Francis Collins, le directeur pour les Etats-Unis du Projet public de génome humain (HGP), piloté par les Instituts nationaux de la santé (NIH). Initialement, ce projet qui associe les laboratoires publics de plusieurs pays, dont la France devait se prolonger encore quelques années. Mais l'irruption de sociétés privées lancées elles aussi dans le décryptage des trois milliards de paires bases du génome a accéléré le calendrier. La plus en pointe, Celera Genomics, une société du Maryland, a ainsi indiqué courant janvier qu'elle disposait de 97% des gènes humains dans sa banque de données. Or Celera a déjà déposé plusieurs centaines de demandes de brevets pour pouvoir exploiter les gènes les plus «intéressants», ceux susceptibles d'intervenir dans le fonctionnement de certaines maladies génétiques, mais aussi le sida, la mucoviscidose ou plusieurs cancers. A l'inverse, les responsables du Projet public de génome humain (HGP) se sont engagés à diffuser gratuitement toutes les données du séquençage sur l'Internet. De nombreux scientifiques s'élèvent aussi contre l