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Coup de chaud sur la fin de siècle.

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Changement brutal ou simple oscillation, des climatologues américains s'interrogent sur les hausses de température.
publié le 2 mars 2000 à 23h06
(mis à jour le 2 mars 2000 à 23h06)

La planète bleue finit le siècle en chaleur. Ce diagnostic de trois climatologues américains, publié hier (1), se fonde sur une analyse des températures moyennes de la planète depuis un siècle, incluant les dernières données disponibles, les années 1997 et 1998. Des années qui sèment le trouble. Thomas Karl, Richard Knight et Bruce Baker, du Centre national de données climatiques d'Asheville (USA), l'affirment: «Entre mai 1997 et septembre 1998, seize mois consécutifs, chacun de ces mois a dépassé les températures mensuelles moyennes jamais enregistrées.» Déjà consacrée décennie la plus chaude du siècle, voire du millénaire, les années 90 sont donc à marquer d'une pierre blanche pour les spécialistes du climat. Ce record n'est-il qu'un coup de fièvre passager? Ou, à l'inverse, le signe d'une tendance au réchauffement forte et durable? Et, si oui, la pollution de l'atmosphère en gaz à effet de serre ­ gaz carbonique, méthane" ­ due aux activités humaines en est-elle responsable?

Pic de chaleur. Pour répondre à ces questions, les trois climatologues ont soumis à des analyses statistiques serrées l'ensemble des températures moyennes, relevées par des milliers d'observatoires terrestres, de navires et de satellites, durant le siècle. Objectif: discerner si le pic de chaleur est l'indice d'une tendance climatique. Conclusion: la chance, ou le risque, de rencontrer une telle série de seize mois ne «colle» mathématiquement qu'avec un rythme séculaire de réchauffement de 3 °C. «Il n