Menu
Libération

Crêpage de génome aux Etats-Unis. Public et privé renoncent à collaborer dans la recherche sur le séquençage.

Article réservé aux abonnés
publié le 9 mars 2000 à 22h59

La course au génome humain vire au règlement de comptes aux

Etats-Unis, entre recherches publique et privée. La semaine dernière, selon le Washington Post, les ponts auraient été définitivement coupés entre Celera Genomics, la bio-start du généticien Craig Venter, dotée de moyens considérables pour séquencer le génome avant tout le monde, et les responsables du Human Genome Project qui, depuis dix ans, associe plusieurs grands laboratoires publics internationaux. Engagées dans une concurrence effrénée, les deux parties avaient finalement entamé de discrètes discussions en décembre afin d'envisager de possibles collaborations.

L'enjeu est considérable: le séquençage du génome, véritable alphabet de la vie, ouvre la voie vers l'analyse plus approfondie des gènes intervenant dans une série de maladies. Et donc dans la mise au point de nouveaux médicaments et traitements. Mais la tentative, si l'on en croit le quotidien américain, s'est soldée sur une véritable bataille de chiffonniers. Tony White, un des dirigeants du géant américain PE Corporation, principal actionnaire de Celera Genomics, a accusé ses interlocuteurs du secteur public, les Américains du National Institute of Health (NIH), de manoeuvres «sordides» visant à saboter les négociations en cours. Il a littéralement envoyé paître Francis Collins, le grand patron du Human Genome Project, alors que Craig Venter, à l'issue d'une ultime réunion, laissait tomber: «Maintenant, la seule chose dont j'ai envie, c'est de rentrer