Qui s'installerait dans la salle du TNB de Rennes (et la semaine prochaine dans celle de la MC 93 de Bobigny), croyant y trouver ce qui fait l'ordinaire du théâtre (une histoire, des personnages), sera sans doute dérouté. Le spectacle, il faudrait plutôt dire la réflexion à plusieurs voix, conçu par Jean-François Peyret emprunte des chemins inédits. Histoire naturelle de l'esprit (suite et fin) c'est le titre ressemble plutôt à une promenade en forêt. A l'avant-scène, une batterie d'écrans vidéo tient lieu de première rangée d'arbres. Derrière, il y a des taillis où sont installés des tables de mixage , des clairières où se croisent des ombres et même une esquisse de maison qui pourrait être celle des nains de Blanche-Neige. Ce qui mène (presque) tout droit au sujet-prétexte de l'aventure: la vie et la mort du mathématicien anglais Alan Turing (1912-1954), spécialiste des machines à calculer, l'un des pères de l'informatique. Turing connut un destin tragique: jugé en 1952 pour homosexualité, il fut condamné à suivre un traitement hormonal et se suicida deux ans plus tard en croquant une pomme empoisonnée. Il avait, paraît-il, été fortement impressionné par Blanche-Neige, le film de Walt Disney sorti avant la guerre. On imagine ce que des scénaristes de la BBC pourraient faire d'une histoire pareille (ils ont d'ailleurs déjà dû le faire), sans parler d'auteurs en mal d'intrigues. Cette veine psycho-naturaliste n'est pas celle de Peyret. Pour lui, l'histoire de Turi
Critique
Jeux d'artifice et feu d'esprit
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par René Solis
publié le 10 mars 2000 à 22h57
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