Claude Allègre a encore fait l'unanimité contre lui. Cette fois en
tant que ministre de la Recherche. L'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et techniques a rendu public, hier, son rapport sur l'affaire du synchrotron. Un rapport voté à l'unanimité, donc, par les élus socialistes, en particulier le député Jean-Yves Le Déaut, l'un des spécialistes du PS en matière de politique scientifique. Or ce texte sonne comme un désaveu pour le ministre, même s'il a l'élégance de lui proposer une porte de sortie.
Oxford. Feuilleton scientifico-politique, l'affaire du synchrotron éclate en août 1999, lorsque Claude Allègre annonce qu'il refuse le remplacement du synchrotron national d'Orsay vieillissant une sorte de microscope à rayons X utilisé par près de 2 000 chercheurs par an au profit d'une participation minoritaire à un projet similaire britannique. Projet financé en grande partie par la fondation Welcome Trust et dont le gouvernement britannique a annoncé hier qu'il serait construit à Oxford. Cette décision prise sans consultation, après un rapport toujours tenu secret, soulevait immédiatement un tollé chez les utilisateurs, mais également de la part de personnalités et de dirigeants d'organismes de recherche dont certains, comme Edouard Brézin, président du CNRS, sont pourtant proches d'Allègre.
«Une véritable crise de confiance entre le ministre et les chercheurs, et un manque de dialogue», déplorait hier Christian Cuviliez, député communiste de Seine-Mari