C'est une banale imprimante détournée de son usage. Et, au-delà, une
révolution qui s'annonce dans la médecine. Canon, un spécialiste des imprimantes, se lance dans la conception de biopuces, des composants destinés au diagnostic de maladies génétiques, à la détection de virus et aux recherches sur le génome. Les chercheurs de l'entreprise une équipe japonaise ont présenté dans l'édition d'avril de la revue Nature Biotechnology une puce de 6 centimètres carrés capable de détecter 64 variantes du gène p53 qui, suivant sa forme, protège ou non du développement de tumeurs cancéreuses.
La technique de recherche d'un gène repose sur les propriétés de l'ADN, la molécule qui code le fonctionnement du vivant. Cette longue chaîne en forme d'hélice est formée de deux filaments complémentaires imbriqués comme un puzzle. Dans un premier temps, on casse le puzzle de l'ADN à analyser. Parallèlement, la même opération est effectuée sur un prototype connu d'ADN correspondant au gène que l'on recherche. Echantillon et prototype sont ensuite mélangés. Si le puzzle se reforme, c'est que le gène était présent dans l'échantillon analysé. L'équipe japonaise est parvenue à placer sur une petite plaque de verre 64 prototypes différents correspondant à autant de formes possibles du gène p53. La puce ainsi formée permet donc faire une seule expérience là où 64 sont nécessaires avec les techniques classiques d'analyse.
Technique peu chère. Le principe de fabrication retenu par l'équipe japonaise de C