«If not ready, do not launch.» Si vous n'êtes pas prêts, ne tirez
pas. C'est d'avoir négligé ce principe frappé au coin du bon sens que la Nasa doit ses échecs martiens. Tel est l'avis des enquêteurs qui viennent de lui remettre un rapport sur son programme d'exploration de la planète rouge, après le double revers de l'an dernier: la perte de Mars Climate Observer en septembre et celle de Mars Polar Lander en décembre. Le premier pour cause de confusion entre mètres et mesures anglaises. Le second «probablement» pour cause d'arrêt prématuré des rétrofusées du robot spatial, estime le rapport. Son cerveau électronique aurait pris le déploiement des «jambes» de l'engin pour un signal d'atterrissage. Une défaillance qui n'a pu être mise en évidence durant les essais sur Terre: les connexions électriques entre jambes et cerveau étaient «débranchées» lors du seul essai. Quant aux deux petites sondes qui devaient se planter dans le sol à quelques kilomètres de Mars Polar Lander, elles «n'ont pas été testées de manière adéquate et n'étaient pas prêtes à être lancées».
Bref, à force de faire «cheaper» et «faster», comme le proclame le patron de l'Agence Dan Goldin, la Nasa n'a pas fait «better» (1). La Nasa s'est donc rangée au sage avis des experts. La prochaine mission martienne partira bien en 2001, mais amputée de son atterrisseur qui attendra 2003, a déclaré l'Agence hier. Le temps de s'assurer de son bon fonctionnement.
La mission Mars Surveyor 2001 n'en demeure pas moins intére