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Tautavel n'a pas encore tout dit. Les fouilles continuent sur le site découvert en 1971.

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publié le 18 avril 2000 à 23h59

Tautavel, envoyée spéciale.

Elle s'étend de haut en bas à flanc de colline, perchée à 80 mètres au-dessus de la vallée, creusée dans le calcaire: c'est la Caune de l'Arago, à 400 mètres du village de Tautavel (860 habitants) qui ne la remerciera jamais assez: elle lui a apporté la célébrité, un musée de la Préhistoire et un centre de recherche (donc beaucoup de visiteurs et une population en augmentation), grâce à la découverte, en 1971, d'un fossile humain vieux de 450 000 ans. Et pendant vingt ans, l'homme de Tautavel a gardé le titre de plus vieil habitant de l'Europe, jusqu'à ce que les Espagnols et les Italiens lui ravissent la vedette. Le bonhomme, un chasseur-cueilleur précurseur de l'homme moderne, et son environnement sont étudiés par le paléontologue Henry de Lumley et son équipe. Aujourd'hui, cette grotte qui abrita les hommes du paléolithique et des carnivores comme les ours fourmille de jeunes paléontologues et archéologues d'avril à septembre. Une bonne centaine l'été. Sous le regard d'une chef de fouille bourrue, ça travaille dur. Les carottages s'enfoncent à une dizaine de mètres, la grotte est divisée en mètres carrés fouillés en quinconce. Les couches stratigraphiques (sédiments qui se sont déposés) ne sont pas restées horizontales, ce serait trop simple. Principe de base: être certain de la couche que l'on fouille: «Quand on arrive sur un objet, explique Christian Perrenoud, géologue, on le laisse en place dans un premier temps pour "lire tout ce qui l'en