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Libération

Souris transgéniques dures à cuire. Des chercheurs américains ont pu les rendre insensibles à certaines douleurs.

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publié le 20 avril 2000 à 23h57

Les souris transgéniques de Michael Caterina ont une apparence tout

à fait ordinaire. Elles ont aussi un comportement totalement banal. Seule différence avec leurs congénères non transgéniques: on peut leur faire boire de l'eau pimentée et les faire marcher sur une plaque brûlante sans qu'elles manifestent la moindre gêne. La raison de ce stoïcisme étonnant: les chercheurs ont inactivé chez elles un gène appelé VR1, qui est responsable de la sensibilité au piquant et à la chaleur. Les résultats de cette étude faite par l'équipe de Michael Caterina (université Johns-Hopkins, Baltimore) viennent d'être publiés dans la revue Science (1). Ils pourraient, peut-être, déboucher sur la mise au point de nouvelles molécules antidouleur.

Les neurobiologistes connaissaient VR1 depuis quelques années déjà. Le gène était identifié depuis trois ans, et la molécule (également nommée VR1) dont il commande la fabrication aussi. Grâce à des études faites sur des cellules en culture, les chercheurs savaient que la molécule VR1 est un récepteur (une protéine située à la surface des cellules) qui rend les neurones sensibles à la chaleur, à la capsaïcine ­ le piquant du piment ­ et à d'autres molécules de la même famille: les (mal nommées) vanilloïdes. Mais que se passe-t-il en réalité? Quel rôle VR1 joue-t-il exactement dans un organisme vivant? Pour le savoir, Michael Caterina a donc fabriqué des souris transgéniques chez lesquelles il a inactivé le gène qui commande la fabrication de VR1 et a com