Le Celebrex triomphe. Présenté abusivement comme une superaspirine
alors que c'est surtout le représentant d'une nouvelle classe inédite d'anti-inflammatoires, ce produit connaît un début de vie commerciale exceptionnel. Le démarrage des ventes est le plus fort de toute l'histoire de la pharmacologie, mieux même que celui du Viagra. Aux Etats-Unis ce sont plus de six millions de patients qui ont été traités en moins d'un an, avec à la clé, en 1999, un chiffre d'affaires record de plus de 1,5 milliard de dollars (10 milliards de francs). Au Canada, en l'espace de quelques mois, cette nouvelle molécule s'est octroyé plus de la moitié du chiffre d'affaires des ventes d'anti-inflammatoires. En Europe, cette nouvelle variété de produits débarque «dans quelques jours», selon le laboratoire Merck qui produit le Vioxx, une molécule de la même classe thérapeutique. Ce succès est mérité. «C'est une innovation thérapeutique majeure», note sans hésiter le docteur Bernard Avouac, rhumatologue à l'hôpital Henri- Mondor. Peu suspect d'emballement excessif, il a présidé pendant quinze ans la Commission de transparence des médicaments. Et le docteur Avouac dit ne pas être étonné par ce démarrage spectaculaire. «D'ordinaire, les anti-inflammatoires agissent certes contre l'inflammation, mais au passage, ils agressent la muqueuse digestive, l'un n'allant pas sans l'autre. Et ils peuvent provoquer des ulcères. Avec cette nouvelle classe de médicaments, ce cercle vicieux paraît réglé.» Etude su