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Libération

La France devra-t-elle changer de cap? Les récents échecs de la Nasa amènent les Américains à revoir leur stratégie.

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publié le 25 avril 2000 à 23h49

Mars planète soeur de la Terre, Mars rêve d'astronaute, Mars fantasme

de SF" et Mars la maudite. Sur dix-neuf missions russes, dix-sept échecs, deux minces réussites. Côté américain, quatre échecs sur treize tentatives. Le 22 septembre 1999, la sonde Mars Climatology Observer s'écrase sur la planète rouge au lieu de se mettre en orbite. Une erreur de pilotage. Puis, le 2 décembre 1999, c'est Mars Polar Lander qui subit le même sort. Sans que l'on connaisse vraiment, cette fois, l'origine du désastre. Sonnée, la Nasa admet avoir fait fausse route. Et reconstruit de fond en comble sa stratégie de conquête de Mars.

Une décision qui concerne la France au premier chef, engagée depuis 1997, sous l'impulsion de Claude Allègre, l'ex-ministre de l'Education nationale et de la Recherche, dans une mission prestigieuse, chère (3 milliards de francs) et risquée, avec la Nasa.

La refonte de la stratégie américaine peut-elle mettre en cause cette coopération? Jacques Blamont (1), le conseiller du directeur général du Centre national d'études spatiales (Cnes), le craint. Au sein de la Nasa, des voix s'élèvent pour s'inquiéter que l'on ait confié à des étrangers un rôle critique dans une mission aussi délicate. Même si Daniel Goldin, le patron de la Nasa, a récemment assuré à son homologue Gérard Brachet qu'il tenait à la coopération française, la menace subsiste.

Jacques Blamont est au coeur de cette aventure. Malgré son titre modeste, on lui prête une puissante influence, notamment lorsqu'il s