Menu
Libération

Cuisine génétique pour une fusion d'ovules. Du fait de la législation, la fécondation n'a pas été tentée.

Article réservé aux abonnés
publié le 29 avril 2000 à 23h41

Une nouvelle étape vient d'être franchie dans les manipulations de

la reproduction. Une équipe franco-hispano-italienne dirigée par Jan Tesarik, du laboratoire d'Eylau à Paris, annonce avoir mis au point de nouvelles techniques de «fusion de membrane» qui permettraient aux femmes infertiles d'avoir des enfants ayant à peu près leur patrimoine génétique (1). En gros, il s'agit de prendre, dans l'ovule de la femme infertile, le noyau qui contient l'essentiel de son ADN et de le transférer dans l'ovule énucléé (auquel on a enlevé son noyau) d'une donneuse d'ovule. Pour opérer cette «fusion», les chercheurs ont utilisé deux techniques ­ une chimique et une mécanique ­, et les deux ont réussi. Tesarik dit ne pas avoir fertilisé l'ovule obtenu avec un spermatozoïde, parce que la fabrication d'embryons humains pour la recherche est interdite en France et en Espagne, et strictement réglementée en Italie. En fait, une technique quasi identique a déjà été utilisée aux Etats-Unis il y a plus de trois ans par le gynécologue Jack Cohen (New Jersey), qui, lui, est allé au bout de l'expérience (Libération du 17 février 1998): une enfant, Emma Ott, est née de cette manipulation le 9 mai 1997. Un point que les chercheurs ne mettent pas spécialement en avant, c'est que les ovules des donneuses contiennent de l'ADN hors noyau, l'ADN mitochondrial: les enfants de type «Emma Ott» héritent donc des gènes d'un père et de deux mères.

Tesarik s'était déjà fait remarquer il y a un an en annonçant la n