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Libération

Le mystère du plancton perdu résolu. Il serait plus nombreux qu'on ne le pensait dans les mers du Sud.

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publié le 11 mai 2000 à 0h27

Le «paradoxe de l'opale» est mort. Son avis de décès, publié

aujourd'hui dans la revue Nature (1), clôt un mystère océanographique à dimension climatique et vieux de vingt ans. «Lors de nos campagnes en bateau dans l'océan Antarctique, raconte Paul Tréguer, de l'Institut universitaire européen de la mer (installé près de Brest), nous observions peu de plancton. Et pourtant, lorsque nous regardions les squelettes de verre ­ de l'opale (de même composition que la pierre précieuse, ndlr) ­ enfouis dans les sédiments, au fond de l'océan, il y en avait dix fois plus que ce qui était attendu au vu de la vie en surface.»

Une contradiction qui n'aurait turlupiné que quelques océanographes biologistes si le plancton des mers du Sud ne jouait un rôle climatique décisif. Véritable pompe à carbone, il fixe le gaz carbonique de l'air dissous dans l'océan de surface. Carbone dont une part finit dans les sédiments ou suit la plongée des eaux de surface, pour disparaître dans les profondeurs océaniques pour plusieurs siècles. Dans les modèles climatiques, l'intensité de cette pompe joue un rôle important dans la régulation de la teneur en gaz carbonique de l'air, et donc de l'effet de serre.

D'où une vigoureuse compétition, surtout franco-américaine, à qui éclaircirait le mystère" remportée par l'équipe française. «Nous avons découvert, notamment grâce aux images satellites, que la production planctonique est deux ou trois fois supérieure à ce que l'on pensait.» Une production faite surtout d