Tous les jours à 8 heures du matin, Patty Mix prend le volant de son pick-up Ford et commence sa tournée à travers les 1 500 km2 de la réserve indienne de Gila River, près de Phoenix, en Arizona. Toute la journée, elle va rouler sur les routes poussiéreuses bordées de maisons préfabriquées, par 40 °C de chaleur sèche. A gauche, le centre de dialyse, à droite, le centre de réhabilitation pour les jeunes délinquants de la communauté. De Sacaton à Bapchule, de Casa Blanca à Blackwater, c'est le même paysage: terre rougeâtre, cactus, poteaux électriques et bouteilles vides balancées sur les bords de la route.
Trente-cinq ans d'études. Indienne pima mariée à un Pima, Patty est née à Gila River et a toujours vécu à Santan, un village du district 3. Les vieilles pistes, les nouvelles maisons et une bonne partie des 13 000 Indiens de la communauté: elle connaît tout ça par coeur, et c'est indispensable pour son travail. Patty est «recruteuse» pour le Centre d'épidémiologie du diabète des NIH (National Institutes of Health) de Phoenix. Elle est chargée de trouver chaque jour de nouveaux volontaires pour passer des tests dans la plus longue expérience d'épidémiologie jamais pratiquée: trente-cinq ans que les Pimas sont regardés à la loupe par l'équipe de Peter Bennett, responsable de l'épidémiologie du diabète pour tous les Etats-Unis.
Les Pimas, tribu indienne de l'Arizona, n'ont pas de mythes pittoresques comme les Zunis, ils ne fabriquent pas de bijoux en argent comm