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Libération

La querelle des paratonnerres. A bout arrondi, ils seraient plus efficaces. Le débat de 250 ans continue.

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publié le 18 mai 2000 à 1h07

Voilà plus de deux siècles et demi que la question divise les

chercheurs. Quelle forme donner aux paratonnerres? En 1752, Benjamin Franklin avait choisi une extrémité très pointue. Le roi George III d'Angleterre avait contesté ce choix et avait fait installer des paratonnerres à bout arrondi sur les toits de son château, pour des raisons sans doute plus politiques que scientifiques; la Royal Navy lui avait emboîté le pas pour protéger ses vaisseaux. Depuis, le débat n'a jamais cessé et il vient de rebondir avec la publication, dans la revue Geophysical Research Letters, des résultats expérimentaux obtenus par trois chercheurs américains.

Nouveau-Mexique. Pendant presque sept années, une quinzaine de paratonnerres ont été installés au sommet d'une montagne, à 3 288 mètres d'altitude, dans le centre du Nouveau-Mexique (Etats-Unis). Chacun était équipé d'un fusible dimensionné pour fondre en cas de choc de foudre. Une indication complétée par des traces de fusion de métal à l'extrémité du paratonnerre. Les résultats de cette longue expérience infirment la thèse de Benjamin Franklin et donnent raison au roi George: les paratonnerres à bout arrondi ont été touchés, et pas le modèle pointu.

Chambres à foudre. «C'est la première fois que des résultats sur la forme des paratonnerres sont obtenus avec de vrais éclairs, se réjouit Charles Moore, du New Mexico Langmuir Lab, qui a conduit l'étude. D'ordinaire, les expériences portent sur des éclairs obtenus dans des chambres à foudre ou dé