«Nous allons construire le web du calcul scientifique. Et demain, le
chercheur physicien, mais aussi biologiste ou astronome pourra acheter de la puissance de calcul comme on achète du courant. Sans se demander où se trouvent les ordinateurs qui font le travail.» Guy Wormser, directeur adjoint de l'IN2P3 (1), résume ainsi le nouveau défi que se sont lancé des physiciens dont le boulot habituel consiste à explorer le noyau des atomes ou l'infiniment petit. Ce sont des physiciens, en effet, qui ont inventé le Web, au Cern (Centre européen de physique des particules, près de Genève), pour leurs besoins de communication. S'ils n'imaginaient pas ce qu'allait devenir cette invention, c'est en toute connaissance de cause qu'ils se lancent maintenant dans une nouvelle aventure informatique baptisée Data-Grid.
Simplicité. Plutôt que de confier leurs gros calculs à un supercalculateur, qu'ils n'ont pas toujours les moyens d'acheter, les chercheurs entendent les répartir sur des centaines de micro-ordinateurs reliés en réseau. Une pratique qui se répand dans la recherche mais qui réclame la mise au point de nouvelles techniques de communication entre ordinateurs, capables de supporter de gigantesques débits sur des longues distances, et offrant la même simplicité que le Web.
Gigantesque. En 2005, les physiciens doivent recevoir le LHC, le plus puissant accélérateur de particules jamais construit. Un collisionneur de protons dont les expériences produiront un flux de données proprement