Quelques mois après la découverte de la grotte en décembre 1994, le
conte de fées s'est transformé en sordides histoires d'argent, pour tomber dans un double engrenage judiciaire à moitié réglé aujourd'hui. Les missions scientifiques n'ont pu démarrer qu'en 1998. Les trois «inventeurs», Jean-Marie Chauvet, Eliette Brunel et Christian Hilaire, traités très cavalièrement par le ministère de la Culture, ont réussi à faire comparaître en correctionnelle la directrice du Patrimoine de l'époque, Maryvonne de Saint Pulgent et deux autres hauts fonctionnaires. Ils les accusaient d'avoir voulu les spolier de leur découverte. Deux des trois hauts fonctionnaires ont été reconnus coupables de «faux en écriture publique et usage de faux» mais les inventeurs ont quand même été déboutés dans leur demande d'un million de francs de dommages et intérêts. Un médiateur a été nommé et un accord vient d'être conclu. Un autre procès n'est pas réglé, celui que les propriétaires du terrain sur lequel se situe la grotte ont intenté à l'Etat. Dans un premier temps, on leur avait proposé une expropriation à 25 centimes le mètre carré. La Cour de cassation a renvoyé l'affaire devant une juridiction toulousaine. Un médiateur est à l'oeuvre. Les aventures extra-scientifiques de la grotte ne sont pas terminées, car le conseil général se sent des ailes devant cette manne surgie des profondeurs. Un projet de 120 millions de francs est à l'étude pour la création d'un espace de restitution de la grotte Chauv