Vallon-Pont-d'Arc, envoyée spéciale.
Chaque matin à 8 h 30 durant deux semaines, une douzaine de scientifiques quittent la base de loisirs de Salavas, tout près de Vallon-Pont-d'Arc, où ils sont logés. Sur la route des gorges d'Ardèche, face au fameux pont d'Arc, ils longent les vignes puis attaquent de front la montagne en suivant un sentier muletier qui grimpe sous les falaises. Une demi-heure après, essoufflés, ayant porté pique-nique et matériel, ils arrivent à la hauteur de la grotte Chauvet, face à une caverne aménagée en camp de base. La pause s'impose pour ne pas pénétrer en sueur à l'intérieur. Ils enfilent une combinaison de spéléo. Puis empruntent une passerelle installée le long de la falaise jusqu'à une petite porte blindée blanche équipée d'une caméra et d'un code. Une seule personne dispose de la clé. Derrière la porte, un sas naturel sous la roche avant un goulot qui descend vers les salles et tous ses trésors préhistoriques. Les scientifiques enfilent un casque à lampe frontale et des chaussons antidérapants qui ne sortent jamais pour ne pas contaminer l'intérieur. Puis, un à un, ils disparaissent happés par l'obscurité. Jamais plus de douze à la fois pour ne pas modifier l'équilibre de la grotte.
Archéologie et art pariétal. A grotte unique, précautions exceptionnelles: ce sanctuaire du paléolithique contient les plus vieilles peintures du monde, datées de 32 000 ans (celles de Lascaux en affichent 16 000). Depuis deux ans, tout est étudié: de la poussière