Six mois après le naufrage de l'Erika, des chercheurs américains
constatent que les effets biologiques du pétrole peuvent encore être observés près de dix ans après une marée noire. En mars 1989, l'Exxon Valdez, un supertanker américain chargé de 300 000 tonnes de brut, avait heurté des récifs, libérant plus de 38 000 tonnes d'hydrocarbures. Une étude publiée mardi dans les Annales de l'Académie américaine des sciences souligne les effets à long terme de cette marée noire qui souilla 1 600 kilomètres de rivages en Alaska (1). Avec un constat sans appel: le pétrole a continué à décimer les colonies d'otaries pendant une décennie.
Les chercheurs de l'USGS, de l'université de Californie à Santa Cruz et du Centre de recherches sur la vie sauvage en Alaska ont rassemblé toutes les données disponibles entre 1976 et 1998 sur les populations d'otaries dans la zone sinistrée. Ils se sont notamment penchés sur l'âge des cadavres ramassés sur le rivage. Une donnée estimée chez l'adulte par l'analyse des dents, dont les couches de croissance permettent une datation à une année près, et, chez les jeunes otaries, par une analyse des sutures osseuses de la boîte crânienne. Si ce sont surtout les otaries âgées de moins de 4 ans qui sont mortes juste après la catastrophe (plus de 1 000 cadavres ramassés entre mars et septembre 1989), le taux de mortalité de cette tranche d'âge a ensuite vite diminué pour revenir au niveau antérieur à la marée noire. En revanche, les animaux en âge de procréer