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Libération

Génome : Celera accouche d'une souris. La firme américaine a décrypté un tiers de l'ADN du rongeur.

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publié le 3 juin 2000 à 1h24

On attendait l'homme, et voilà la souris qui surgit. La compagnie

américaine Celera Genomics, dirigée par Craig Venter, a annoncé jeudi avoir séquencé un tiers du génome de la souris. La firme, qui a récemment publié la séquence totale du génome de la mouche, prend une nouvelle fois de vitesse les laboratoires publics. Elle crée en outre l'événement, alors qu'est attendue, dans quelques jours, une étape majeure de l'histoire de la génétique: l'annonce de la fin du séquençage du génome humain par un consortium de laboratoires publics, d'un côté, et par Celera, de l'autre. En plein suspens, la société de génomique attaque là où on ne l'attendait pas: la souris. «Je suis très surpris de cette annonce», note Jean Weissenbach, directeur du Génoscope, à Evry, qui ne met toutefois pas en doute la réalité de la performance de Celera.

Projet stratégique. C'est, de fait, dans une quasi-indifférence que la société, basée près de Washington, avait annoncé, le 6 avril, qu'elle se lançait dans la «lecture» du génome de la souris. L'ADN du rongeur, riche de 3 milliards de bases (éléments), est presque aussi long que celui de l'homme. Or le séquençage du génome humain, en passe de s'achever, aura pris au bas mot trois ans. L'entreprise semblait donc de longue haleine. Erreur. En deux mois, la firme a identifié 1,15 milliard de bases de l'ADN de l'animal. A ce rythme-là, elle pourrait finir la tâche d'ici au début de l'année prochaine. Le projet est stratégique. Sur les plans scientifique et