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Une plante virtuelle germe dans les esprits. Les chercheurs espèrent modéliser l'«Arabidopsis» d'ici à dix ans, afin de s'affranchir des contraintes du temps.

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publié le 7 juin 2000 à 1h19

Alors qu'approche la fin de la première phase du programme de

séquençage du génome humain, les scientifiques s'attellent à un projet audacieux: avoir, dans dix ans, suffisamment d'informations sur les mécanismes biologiques et biochimiques d'une plante pour disposer d'une copie virtuelle et fidèle sur ordinateur. Dix années pour tout connaître des gènes, avec un cobaye unique, Arabidopsis thaliana, la star de la génétique des plantes dont le génome sera publié dans quelques semaines.

«Nous aimerions pouvoir observer la croissance d'une plante de sa germination jusqu'à ce qu'elle lâche ses graines, explique Joanne Chory, du Salk Institute (Etats-Unis), qui codirige le projet. Nous souhaitons aussi être en mesure de stopper le processus à toute étape du cycle de croissance pour voir quelles protéines sont exprimées et comment elles interagissent.» La future plante virtuelle doit également permettre de suivre pas à pas les effets de la mutation d'un gène. De quoi bricoler le vivant en s'affranchissant des contraintes du temps.

«Les modèles informatiques de croissance de plantes comme celui du Cirad à Montpellier (ndlr: Centre de coopération international en recherche agronomique pour le développement), s'appuient sur des données biométriques, la taille, le nombre de feuilles, etc. On peut imaginer à long terme d'utiliser aussi des critères génomiques», souligne Michel Caboche, de l'Institut national de recherche agronomique (Inra), qui a oeuvré à la définition du projet 2010. Comm