«La première étape est franchie.» Françoise Lasne, du laboratoire national antidopage de Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine) a toutes les raisons d'être satisfaite. La méthode de détection de l'érythropoïétine (EPO), qu'elle a codéveloppée avec Jacques de Ceaurriz, a reçu jeudi le sceau de Nature. Cette publication dans une prestigieuse revue scientifique était la première des trois conditions posées par l'Union cycliste internationale (UCI) pour autoriser le dépistage d'EPO dans les urines des participants au Tour de France. Une étude, portant sur 220 échantillons de 22 athlètes ayant reçu de l'EPO ou un placebo, doit s'achever dans quelques jours. Ses résultats devront enfin être validés par un comité d'experts autour du 20 juin. A Châtenay-Malabry, on s'affirme prêt à surveiller les coureurs dès cet été.
Jusqu'à présent, le dépistage permettait seulement de déceler les effets d'une dose élevée d'EPO dans le sang, sans pouvoir déterminer son origine avec certitude. L'EPO stimule la production de globules rouges et provoque une meilleure oxygénation des cellules qui induit une résistance à l'effort.
Peur. Après des années d'impunité, les sportifs indélicats vont vivre dans la peur du gendarme. L'EPO injectée peut désormais être distinguée de sa forme naturelle à partir d'un simple prélèvement d'urine. Le procédé d'analyse repose sur la différence de structure moléculaire entre l'EPO naturelle, sécrétée par les reins et le foie, et l'EPO artificielle, qui est obtenue en introdui