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Libération

Lézards appliqués.

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Le gecko colle même sur les surfaces lisses. Les scientifiques lèvent le voile sur sa technique d'adhésion.
publié le 15 juin 2000 à 2h13

Qui n'a pas rêvé d'un adhésif puissant, repositionnable et insensible à la poussière, grâce auquel il serait possible de se mouvoir, comme une araignée, sur une paroi verticale ? Les insectes et certains reptiles ont pris une sérieuse longueur d'avance sur l'homme. Une étude publiée le 8 juin dans Nature lève le voile sur les pratiques adhésives du Gecko gecko, un petit reptile long de quelques centimètres qui pourrait maintenir sans complexes une quarantaine de kilos contre une vitre !

Au plafond. Agiles pour courir le long des murs, les lézards de nos campagnes (à griffes) ne peuvent rien sur les surfaces polies. Pourtant, leurs cousins geckos semblent défier les lois de la pesanteur en se jouant des parois lisses et des plafonds aussi facilement que des rochers. Si l'anatomie des pattes de ce gecko est parfaitement connue, la technique d'adhésion avait jusqu'à présent résisté aux investigations des scientifiques. Chacune porte des lamelles de peau dont l'observation au microscope révèle des dizaines de milliers de courts poils souples de kératine. Vues d'un microscope électronique, ces soies ressembleraient plutôt à des câbles formés de centaines de torons : chacune s'achève en une multitude de brins dont l'extrémité porte une spatule.

L'adhésion du gecko était le plus souvent attribuée à un effet de ventouse, le même qui permet à de nombreux insectes de se déplacer en toutes circonstances. Erreur d'appréciation puisque les spatules conservent leurs propriétés adhésives qua