Pour avancer, faites des bulles! La proposition d'un géophysicien de l'université de Washington à Seattle, Robert Winglee, a de quoi surprendre les spécialistes de la propulsion spatiale. Il suggère d'entourer les sondes d'une gigantesque bulle magnétique de 20 à 30 km de diamètre capable de prélever de l'énergie des vents solaires pour réduire la durée des voyages intersidéraux. Le chercheur l'affirme: la durée nécessaire pour atteindre les confins du système solaire pourrait passer de 42 ans avec les engins à propulsion chimique à seulement 3 ou 4 ans avec la technologie qu'il imagine, à condition d'embarquer quelques panneaux solaires et quelques kilogrammes d'hélium. Celui-ci est transformé en plasma, un jet d'atomes ionisés et d'électrons qui engendre un champ magnétique. L'idée est si simple que les chercheurs se demandent encore comment elle n'a pas été envisagée plus tôt: elle revient à provoquer le déplacement d'un aimant quand on en approche un autre.
Pichenette. La Terre elle-même est soumise à un tel effet: son enveloppe magnétique, la magnétosphère, interagit avec les vents solaires, un flux de particules chargées très énergétiques, et reçoit une légère pichenette. Trop faible en regard de la masse terrestre pour être efficace. Robert Winglee propose d'imiter ce mécanisme en entourant les sondes spatiales d'une magnétosphère artificielle. La force induite aurait beau être très faible, un newton pour les intimes, son action à longue durée - "une à quatre semaines