Stonehenge envoyée spéciale
Cette nuit, la nuit de solstice d'été, Stonehenge, avec ses immenses pierres venues d'ailleurs, sera envahi par des néodruides, les hippies, les "new age", les familles, les astronomes, les amoureux des pierres... Pour la première fois depuis seize ans, les autorités britanniques ont décidé de rouvrir le site. Pour une seule nuit, de 23 h 30
à 7 h 30. Durant la journée, les visiteurs payent pour contourner le monument mais ne se promènent pas entre les pierres. Les précédentes années, durant les nuits de solstice, des bagarres ont systématiquement éclaté entre la police et les visiteurs qui voulaient forcer le passage. L'attrait pour ce cercle de pierres, le plus visité des monuments préhistoriques de Grande-Bretagne, ne fléchit pas. Ils viennent pour le spectacle d'abord: la nuit du solstice, le Soleil, dans l'alignement de l'avenue (voir graphique), se lève sur la pierre du Talon, la Heel Stone, et traverse le monument par le centre. Pour les croyances, ensuite. Stonehenge et ses mystères alimentent tous les fantasmes. Lorsque le site était ouvert, on voyait des gens se frotter le dos contre les pierres pour attraper un peu de leur énergie. Les femmes venaient les toucher pour être fertiles. Les néodruides se sont approprié le lieu, pourtant Stonehenge n'a rien à voir avec le druidisme: il lui est antérieur de deux mille ans. On n'est même pas certain que les Celtes arrivés en Grande-Bretagne au IIIe siècle avant Jésus-Christ aient utilisé le site