Elle ne fonctionnera pas à vapeur, mais la locomotive que proposent des chercheurs israéliens aura de forts accents de pistons. Sa dimension? Une poignée de nanomètres (1). Les rails? une surface polie en apparence qui, au microscope électronique, ressemblerait plutôt à un carton à oeufs, alternant cuvettes et parois soigneusement alignées. Les roues sont de minuscules agrégats d'atomes métalliques. Neuf au total, disposés en trois lignes de trois, de manière à former un carré. Ces "roues" sont reliées entre elles par des ressorts moléculaires, capables de se contracter et de se détendre quand on les bombarde de lumière et de propulser des atomes dans n'importe quelle direction: en avant, en arrière, à droite et à gauche.
Usines. Bien qu'encore théorique, cette idée vient nourrir l'un des terrains de recherche les plus fréquentés par les bâtisseurs de nanomondes: la transformation de l'énergie en mouvement longitudinal ou rotatif efficace à l'échelle atomique. De quoi par exemple, transporter la matière première dans les futures usines nanométriques, pomper les atomes comme un vulgaire liquide ou alimenter les moteurs invisibles à l'oeil nu qu'imaginent les spécialistes.
En fait de locomotive, le nanoengin proposé par l'équipe de Markus Porto à l'université de Tel-Aviv dans l'édition du 26 juin de la revue Physical Review Letters se déplacerait plutôt comme une chenille. La détente des ressorts propulse la première ligne de "roues" en avant, les forçant à sortir de leur cuvett